« La réadaptation et le soutien psychosocial me font du bien »
Comme des milliers d’autres personnes au Nord Kivu en RDC, Kanyere Mwamini, 24 ans, a été victime des conflits qui déchirent la région. Fusillée chez elle, touchée à la jambe, à la poitrine et à la main, elle bénéficie de séances de rééducation de Handicap International et tente de surmonter l’immense tristesse qui l’accable avec le soutien d'un psychologue de l'association.

Kanyere Mwamini est soutenue par Handicap International qui fournit soins de réadaptation et soutien psychosocial. | © Patrick Meinhardt / HI
Kanyere Mwamini témoigne :
« Je vivais à Kanyabayonga-Lusogha, au nord de Rutshuru, avec mon mari et mes quatre enfants. Je ne suis jamais allée à l’école, je travaillais dans les champs. Le 17 septembre 2019, on était à la maison quand on a entendu des coups de feu. Mon mari est allé voir, il a été tué immédiatement. Un de mes quatre enfants a été tué sur le coup aussi. Des hommes armés qu’on ne connaissait pas. On m’a tiré dessus et je me suis évanouie. Des voisins m’ont emmenée dans un centre de santé. Le médecin m’a dit que j’avais une fracture ouverte de deux os de la jambe droite. J’ai aussi été amputée du pouce et de l’index gauche. J’ai été touchée à la poitrine. Aujourd’hui, je suis à l’hôpital de Rutshuru depuis trois mois. On m’a dit que mes enfants allaient bien, mais je n’ai aucun moyen de les appeler, j’ai un téléphone mais pas de crédit. Ma tristesse ne s’en va pas. En une seconde, j’ai perdu mon mari et un de mes enfants. Je me sens terriblement seule. J’ai mal. »
« Nous avons dû opérer la jambe droite et raccourcir un membre, la jambe est aujourd’hui plus courte que l’autre, ce qui est très embêtant. De plus, la plaie ne guérit pas bien, elle suinte, ce qui peut être le signe d’une infection. Il se peut qu’il y ait encore des éclats de balles dans la jambe, et que le corps veuille les rejeter », explique l'un des médecins de l’hôpital de Rutshuru.
Kanyere Mwamini poursuit :
« Grâce au kiné de Handicap International, Jean-Claude, je bénéficie de séances de réadaptation pour réapprendre à marcher. J’ai aussi reçu des béquilles. Et je vois Jonathan, le psychologue de l'association, pour du soutien psychosocial avec d’autres victimes de conflit. Cela me fait du bien. Au début, je revivais sans cesse le drame. Je repensais à ce qu’il s’était passé, en boucle. Maintenant, je me sens un peu mieux. On partage ce qu’on a vécu, on pleure... Mais cela reste dur. Je n’arrive plus à projeter, je n’ai plus rien. »
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