La vie brisée des enfants de Chibabava
En 2007, une explosion de mine cause la mort de quatre enfants et en blesse trois autres dans la province d'Inhambane. Handicap International y mène des actions de prévention des accidents en sensibilisant la population aux risques de ces armes.


© P. Jérôme / Handicap International
C'est la fin d'après-midi, à côté du village de Chibabava. Des enfants rentrent de l'école, le chemin n'est pas éclairé. Devant eux, un objet bizarre, qu'ils ne connaissent pas. Curieux, les enfants essayent de l'ouvrir pour voir ce qui se trouve à l'intérieur. L'engin explose, quatre enfants meurent sur le coup, trois autres sont blessés. Les habitants du village accourent. Devant cette scène de terreur, ils restent là, pris d'effroi, tétanisés. Ils n'osent pas s'approcher, ne comprennent pas ce qu'il s'est passé.
Cinq ans après, la plaie est encore vive et le traumatisme profond. Les trois rescapés – Louisa, 15 ans, Filipe, 13 ans, et Zacarias, 14 ans – vivent toujours au village. Malgré le drame, leur famille et tous les habitants continuent de se rendre sur les terrains minés, parce qu'ils n'ont pas le choix, parce qu'ils doivent cultiver leurs terres pour se nourrir. Ils récoltent des mangues, des noix de coco, ramassent du bois pour le feu. Ce qui a changé néanmoins, c'est la connaissance autour des mines. Grâce au travail de prévention mené par Handicap International, dans les villages, dans les écoles, la population est de mieux en mieux informée sur les risques et la conduite à tenir. Le seul moyen pour éviter un nouveau drame, en attendant que les équipes de déminage traitent le terrain.